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Observatoire

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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 14:53

« L'approche par la psychanalyse du discours du capitaliste »

 

Si vous êtes en Corse cet été début juillet  (veinards !) à ne pas manquer, un colloque au titre éloquent qui se passe de commentaires . 

Vaut le détour par Bastia.

 

Organisé par les psychanalystes Corses et le mensuel Terre Corse qui les soutient . C'est à Bastia et c'est le 9 juillet. 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 13:13

 

Une émission sur France-culture, du Grain à moudre, de Julie Clarini et Brice Couturier, alvec des psychiatres qui ne pratiquent pas la psychanalyse mais sont formés par ses découvertes et ses théories et des psychanalystes. Une émission qui a l'ambition de pouvoir parler de la psychanalyse de manière libre et critique, sans en passer par le bulldozer Onfray.

 

 Sur France-culture le 15 décembre (s'écoute en différé bien sûr). A écouter pour découvrir si elle donne lieu à un échange intéressant, pour ceux que le sujet intéresse.

 


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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 16:21

de Francesca Biagi-Chai, publié chez Imago, Paris.


 

L'auteur étudie  l'histoire et la biographie de Landru pour cerner sa personnalité, où elle découvre sa folie ,  perceptible dans le fait que l'ensemble de son comportement échappe  à toute logique apparente, selon la logique ordinaire du moins, mais où se  révèle la logique  particulière d'une psychose. Ce que  pourtant, personne n'a voulu voir chez ce grand criminel qui est, selon l'auteur, un produit du monde moderne auquel il appartient et que personne n'a jamais voulu considérer comme fou, car il révèlerait une certaine pathologie contemporaine. Tant il  est inquiétant dans son apparente normalité.  Mais cette normalité qui n'est qu'apparence et cache un monstre, -un homme au comportement inassimilable par la conscience commune par le fait de sa cruauté glaciale,  de son absence de remords, de toute passion et de toute conscience de culpabilité- en quoi est-elle révélatrice d'un certain trait du monde moderne qui produit ce genre de folie ?

 

 

 

En 1919, le procès de Landru, ce «nouveau Barbe-Bleue» qui brûlait dans sa cuisinière les cadavres de ses maîtresses, connut un énorme retentissement. Cependant, au-delà de ses forfaits, dont la chronique se fit si largement l'écho, qui était le célèbre criminel ? Cet homme cultivé, très soucieux de sa famille, inventeur talentueux mais escroc sans envergure, qui étonna ses avocats et ses juges par son esprit et son sang-froid, reste bien difficile à cerner. Comment la personnalité de cet assassin énigmatique s'est-elle construite ? Qu'en est-il de ses affects, de sa vision du monde ? Landru était-il pervers, maniaco-dépressif ou schizophrène ?

S'appuyant sur les investigations et les expertises judiciaires de l'époque, Francesca Biagi-Chai reconstitue minutieusement les faits, enquête, à son tour, sur le cas complexe de Landru, et retrace sa biographie à la lumière de la psychanalyse. Elle décrit ainsi le lent développement d'une psychose, longtemps dissimulée sous une apparente normalité, dont les actes macabres coïncideront avec le temps de la guerre. Sa réflexion, ensuite élargie à d'autres affaires, met en relief l'affinité troublante des tueurs en série avec le monde moderne et pose en termes précis le problème délicat et très controversé du rapport de l'aliénation mentale et de la responsabilité pénale.


 

 

Extrait de l'introduction :

 

 

L'ÉNIGME DES TUEURS EN SÉRIE - Révélée en 1919 dans l'immédiat après-guerre, l'affaire Landru a été l'une des affaires criminelles les plus retentissantes du XXe siècle. Pour la première fois dans l'Histoire, l'opinion publique était confrontée à un mode d'assassinats jusqu'alors inédit. Un homme marié, père de quatre enfants, un homme amoureux d'une chanteuse dont il avait été l'amant, un homme donc, apparemment en tout point normal, allait devenir l'assassin que tout le monde connaît encore aujourd'hui, et qui, sur une période de quatre ans, tua dix femmes et un jeune homme. Certes, avant lui, Joseph Vacher, criminel de la fin du XIXe siècle surnommé «l'éventreur du Sud-Est», avait commis de nombreux crimes en état de vagabondage délirant. Mais il fut successivement jugé aliéné, guéri, irresponsable puis responsable, et quoi qu'il en soit, son procès donna lieu à des querelles d'experts sur la question de la folie. Ce ne fut pas le cas de Landru. Avec son incroyable duplicité et son apparente normalité, ce dernier allait introduire dans l'histoire juridique française l'énigme moderne des tueurs en série.

 

La postérité, à travers les nombreux ouvrages qui, à ce jour, ont été consacrés à Landru, n'a retenu de ce tueur de femmes que son profil d'assassin cupide et volontaire. Jamais la question de la folie n'a fait l'objet d'une recherche. Pourtant, c'est bien cette question qui était sur toutes les lèvres et dans tous les journaux depuis le jour de son arrestation jusqu'à son exécution. La lecture du dossier d'instruction fait apparaître, et tous les auteurs sérieux s'accordent sur ce point, un certain nombre d'éléments qui resteraient, semble-t-il, à tout jamais inexplicables, car n'entrant apparemment dans aucune logique compréhensible. Pourquoi Landru, inventeur en mécanique avant d'être escroc, puis assassin, n'a-t-il pas réussi à commercialiser ses inventions alors qu'elles étaient, comme nous le verrons, dignes de l'être ? Pourquoi Landru, qui était censé avoir tué pour de l'argent, n'a-t-il pas choisi des victimes tout de même un peu plus riches, ce qui lui aurait assuré un confort qu'en réalité il n'a jamais obtenu ? Pourquoi n'a-t-il pas tué sa maîtresse ? Autant de questions auxquelles la lecture psychanalytique que nous proposons peut apporter des réponses, des réponses qui donneront à la personnalité du célèbre criminel une consistance logique, celle que l'on a refusé de voir, et qui n'est autre que sa folie.

 

À travers l'étude du cas Landru, c'est la question de la folie dans ses rapports à une apparente normalité qui se pose, et l'on peut se demander si le concept de crise ou de débordement est encore suffisant pour rendre compte de ce que nous savons aujourd'hui de la folie.

Le cas Landru à la lumière de la psychanalyse. Imago, Paris.

 

Francesca Biagi-Chai, auteur de l'ouvrage,  est psychanalyste, psychiatre des hôpitaux (CHS Paul Guiraud-Villejuif), enseignante à la Section Clinique (département de psychanalyse de l'université Paris-VIII), membre de l'Ecole de la Cause freudienne et de l'Association Mondiale de Psychanalyse.

Jacques-Alain Miller,  le préface. Il  est psychanalyste, membre de l'Ecole de la Cause freudienne, directeur du département de psychanalyse de l'université Paris-VIII, fondateur de l'Association Mondiale de Psychanalyse. Il rédige et édite Les Séminaires de Jacques Lacan (Le Seuil).

 

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 14:57

 

Jacques Le Rider publie aux PUF " Freud, de l'Acropole au Sinaï .  Le retour à l'Antique des modernes viennois"  où il est question du rapport de Freud aux Grecs et à Moïse,  dans la fondation de la psychanalyse et ce qu'ils ont représenté pour Freud . 

 

Présentation dans une video  de Jacques Le Rider à propos du Moïse de Freud


 


“Sigmund Freud était si profondément imprégné d'histoire ancienne et de littérature grecque que l'on peut définir la psychanalyse comme une archéologie de l'inconscient dont la méthode fut conçue sur le modèle de la philologie.

 

Œdipe roi préfigure le ” sujet de l'inconscient ” et donne la clef de la ” psychanalyse tragique “. La fascination de Freud pour la Grèce antique n'était pas une exception. La plupart de ses contemporains ont trouvé dans la civilisation grecque une part essentielle de leur inspiration. S'interroger sur la dette des Modernes envers les Anciens permet de reconstruire le système culturel allemand et autrichien, dont Freud fut à la fois le parfait représentant et le critique lucide.


Mais Freud a souffert, depuis l'époque de la Première Guerre mondiale, d'un grandissant ” malaise dans la Bildung ” néo-humaniste institutionnalisée à l'époque de Humboldt, dont Nietzsche avait analysé les contradictions. Les références à la Grèce ancienne avaient d'abord permis à Freud de se démarquer du genius loci viennois, baroque et romain. Son parcours ultime l'éloigne de l'Acropole et le ramène à la Loi sinaïtique.


Ce n'est pas un retour au religieux, mais la recherche de nouveaux fondements de l'éthique et de la rationalité scientifique, à l'heure où la civilisation européenne s'effondre.”

 

 le lien pour écouter la présentation ( durée: 1h )


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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 15:41

 

Le psychanalyste Roland Gori fait partie des auteurs  de cette discipline qui sont à connaître et à lire. Sa réflexion sur la psychanalyse est inséparable d'une réflexion politique sur la société, à partir de cette entrée privilégiée sur les maux de la société que sont les maux singuliers dont souffrent les individus dans leur singularité, leur souffrance étant vécue dans une époque et  une civilisation qui les déterminent aussi.

 

Face au malaise dans notre civilisation à son stade actuel, la référence à Spinoza s'avère toujours et encore précieuse pour penser une dynamique des passions libératrice.

Roland Gori veut écrire une défense de la psychanalyse, qui serait une antidote aux  passions tristes, face aux politiques normatives proposées par un pouvoir ennemi des libertés des individus, en guise de politique de la santé mentale, faisant appel à une normalisation toujours plus grande et un contrôle de la vie privée des individus qui doivent être réduits à leur plus simple expression utilitaire. 


Le psychanalyste Roland Gori décortique « la civilisation de l’intérêt », montrant comment le capitalisme contemporain soumet le sujet à la norme et au conformisme médiatique.

 

 

De quoi la psychanalyse  est-elle le nom ?  Démocratie  et subjectivité, de Roland Gori.Editions Denoel, 2010, 300 pages, 16 euros.

 

 

 

présentation de son ouvrage dans l'Humanité :  
Comment peut-on encore être humain ? Humain: autrement dit cet être pas-complètement-animal doté d'une histoire, d'une vie intime, bref d' une certaine épaisseur. Face aux logiques de l’efficacité et de la rentabilité, jouer encore à l’humain est proprement irresponsable. Comme si notre époque avait le temps de s’occuper de votre subjectivité, de gérer vos oublis. Humains, il faut vous mettre à la page, notre civilisation est celle de la transparence, du calcul, du programme. Votre subjectivité lestée d’histoires individuelles et collectives n'est qu’obscurité inutile et ses défenseurs des êtres dangereux pour la transparente démocratie.

 

Défenseur de cet homme complexe et imprévisible, le psychanalyste serait donc le symbole d’un obscurantisme chronique et persistant ? Face à cette lecture organiciste et sécuritaire qui s’installe progressivement – mais sûrement – dans tous les domaines de la vie sociale, une riposte était attendue, celles de psychanalystes notamment.

 

En psychanalyste et co-initiateur d'un mouvement citoyen, Roland Gori répond. Son ouvrage analyse avec force et précision cette sournoise évolution qui veut que l’on parle davantage d’« entrepreneur de soi » ; plutôt que de « sujet ».

 

Dépassant le simple constat catastrophé, ce livre important, enrichi de nombreuses analyses philosophiques, anthropologiques et sociologiques, propose une compréhension critique globale de ce qu’il nomme une « civilisation de l’intérêt ».

 

Ses valeurs ? La rationalité, l’objectivité, l’instantanéité, le mesurable, l’évidence...Ses instruments de soumission? La fabrique médiatique, l’expertise, l’évaluation, l’éloge de la norme. Mais si nul pouvoir technique et économique ne pourra véritablement supprimer le sujet, il peut néanmoins engendrer son quota de souffrance et de révolte.

 

La souffrance ? Dans le milieu de la santé mentale, les conséquences de cette logique normative sont désastreuses. Comme l’écrit l’auteur : « le fou, le bizarre, l’anomalique, le délirant travaillent contre leur intérêt, incarnent la tyrannie des passions et deviennent les emblèmes d’un chaos que le commerce n’aurait pas réussi à polir, à adoucir et à réguler ». En effet, quelle place accorder dans cette civilisation à celui qui s’entête à être souffrant ? Bien souvent celle d’homme dangereux, de l'anomalie sociale.

 

L’insoumission? C’est ce que ce livre soutient. Sa thèse est la suivante : face à cette société où règne la tyrannie de la norme, à tous ces dispositifs de chosification, la psychanalyse est un site de résistance du contingent, du hasard et de l’inattendu.

 

Mais elle est également un antidote à la servitude volontaire, puisqu'il n’appartient qu’à nous de quitter notre soumission aux passions tristes du conformisme et du ressentiment. Résistante aux dispositifs de subjectivation du capitalisme, rebelle, la psychanalyse permet l’instauration d'un véritable conflit démocratique.

 

Catherine Jourdan  article paru dans l'Humanité du 10 oct 2010

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 17:19

 

 

Sur le site non-fiction un ensemble d'articles fort bien faits, méritent qu'on y prête attention. Suscités par le pamphlet d'Onfray qui avoue vouloir mettre Freud  par terre et briser sa statue, car il serait devenu une idole, ils analysent les prétentions d'Onfray à détenir la vérité cachée de la psychanalyse qu'il présente comme une escroquerie. Le nom de Freud, tout comme celui d'Einstein est connu de tous, comme un des grands inventeurs du XX° siècle et innombrables sont les  personnes qui ont été aidées, transformées voire sauvées par la psychanalyse. Est-ce pour autant la preuve d'un culte  comme l'affirme Onfray qui  n'est pas connu pour sa subtilité et son sens des nuances ?

Qui a lu Freud, rapporté à l'histoire des maladies dites nerveuses et de leurs traitements, ne peut être que frappé par les innovations d'un esprit audacieux qui s'est aventuré sur des terres vierges dont la science de l'époque ne parvenait pas à décrypter les signes, après que les représentations magiques médiévales aient été abandonnées. La médecine  était confrontée alors à ce qui restait pour elle un mystère, la folie, les troubles psychiques.

Freud a apporté des clefs qui ouvraient à de nouveaux espaces  jusque là demeurés inexplorés, inconnus.

Freud lui-même se comparait à un aventurier, un conquérant  ; soit un conquérant de terrres nouvelles du psychisme dans ses profondeurs cachées, pour l'esprit et la raison qui y  pénètrent pour la première fois.   ( ce  que Onfray traduit,  avec la subtilité qu'on lui connaît,  comme la "preuve" de la vision du monde impérialste de Freud !).


La figure de Freud  laissée à l'histoire, est celle d'un grand homme, doué de génie, car il a révolutionné la conception de la sexualité, de l'imaginaire, du corps indissociable de l'esprit au rebours de la tradition occidentale ; car il a ouvert la voie à la compréhension de l'irrationnel dans l'être humain et introduit du rationnel au sein de cet irrationnel dont il fait apparaître la logique inconsciente,  l'autre de la logique ordinaire, consciente.


La stature de Freud a pu donner lieu à une légende, comme il en va pour tous les grands hommes, les grands inventeurs. Onfray feint de découvrir le caractère d'exception de ce qui est en vérité une règle et sous prétexte de défaire la légende -plutôt que de la revisiter  textes à l'appui- il entend mettre à terre et réduire à néant une théorie et un homme,  (les attaques personnelles et coups bas foisonnent, ancrés sur des contre-sens que ne fait pas un lycéen) qu'il réduit à une religion d'idolâtres. 

Il  fabrique d'abord un épouvantail, un Freud qui serait devenu l'idole d'un culte, un personnage divinisé,  qu'il faudrait désacraliser par conséquent ce qui justifierait tous les procédés onfrayants pour rabaisser et traîner dans la boue l'homme pour atteindre l'oeuvre qu'il est incapable de déconstruire, dont il est incapable d'émettre une critique valide . Seulement  calomnier, salir,  ici s'arrête ce dont il est capable. 

 

Il suffit de lire quelques pages de son brûlot ou de l'écouter quelques minutes exposer ses considérations personnelles sur Freud dans ses conférences : ce ne sont qu'assertions péremptoires, sans références aux textes, sans citations. Aucune, jamais. Les titres des ouvrages sont même très rarement cités, leur contenu jamais. 

 

Diviniser pour rabaisser et piétiner celui qu'on a élevé jusqu'aux cieux, la logique de l'amour qui bascule dans la haine est connue. : on ne brûle que ce que l'on a adoré. Peut-être Onfray a-t-il plus adoré que compris Freud. Peut-être Freud fut-il l'idole de son adolescence, un protecteur, un père magnifié ? C'est ainsi qu'il le raconte. Mais que tous les  participants de la nouvelle discipline fondée par Freud soient dans une attitude religieuse d'adoration fétichiste de son fondateur, aveugles qui plus est à ses horribles vices et  ses épouvantables agissements criminels est une affirmation gratuite et grotesque qui ne convaincra que les convaincus.

 

Onfray observe Freud en tenant la lunette à l'envers, de sorte que le grand homme soit vu comme un nain ridicule et pervers et un être profondément mauvais et dépravé -assassin, drogué, incestueux, admirateur du fascisme et même antisémite- qui plus est pris dans une histoire où n'adviennent que des faits honteux, des calculs mesquins, des tricheries qu'on met tout ses soins à dissimuler, des mensonges, des tromperies. Rien de grand, rien de vrai, rien de juste, rien de courageux et noble dans cette histoire révisée par Onfray. Aux yeux  de ce dernier, tout n'est que vilenies, mensonges, tructages, tromperies, traîtrises, manipulations dans la vie de Freud. N'en jetez plus, la coupe est pleine. Pour Onfray toutes les accusations les plus excessives, les plus folles sont bonnes afin de servir sa cause, pour discréditer Freud. On a rarement vu un être aussi vil et tors que ce Freud  qui aurait donc fait illusion jusqu'à ce que vienne le magicien Onfray, qui d'un coup de baguette magique, révèle le trucage de part en part. 

 

N'est-ce pas sombrer dans la caricature et la déformation qui décrédibilisent son propos ?

Il en fait trop. Il ne cite pas les textes, il expose ses opinions, ses fantasmes, projections et délires. 

 

Quoi qu'il en soit, le site nonfiction a voulu examiner de près cet homérique règlement de comptes de la conscience onfrayenne avec son passé freudien.

 

Onfray, sollicité de publier un article, par le site, lors de la préparation de ce dossier Freud vu par Onfray, a décliné l'offre.

 

 

 

 

 

Présentation

 

" La publication du livre de Michel Onfray sur Freud, Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne (Grasset), a suscité des réactions diverses au sein de l’équipe du pôle "P syché et Cognition" de Nonfiction.fr. Les avis étaient ainsi partagés sur l’intérêt ou non de faire une critique de ce livre.

Par ailleurs, certains de nos rédacteurs ont été invités à débattre à la radio autour de ce livre, avec ou sans la présence de Michel Onfray. Finalement, face à l’ampleur des réactions dans les médias, et après avoir entendu Michel Onfray déplorer que les critiques fussent plutôt des insultes et non une discussion de son travail, l’équipe de Nonfiction.fr a souhaité donner la parole à quelques rédacteurs désireux de s’exprimer sur le travail de Michel Onfray.

Ainsi, vous pourrez lire des textes variés écrits par Pierre-Henri Castel, Samuel Lézé, Frédéric Forest et moi-même. Nous avons aussi invité à prendre part à la discussion quelques personnes extérieures à Nonfiction.fr : Vannina Micheli-Rechtman, Robert Samacher et Alain Juranville. Enfin, nous avons jugé légitime de donner la parole à Michel Onfray, en publiant un texte qu’il écrirait pour l’occasion et/ou un entretien. Il a refusé cette proposition. 

 

Ainsi, vous pouvez lire les textes suivants : 

"Plaidoyer clair et direct pour ceux qui sont contre ceux qui sont contre Michel Onfray", de Pierre-Henri Castel. 

"Tout contre Freud", de Samuel Lézé.

"Bienvenue dans l’ère des raccourcis", de Frédéric Forest.

"La méthode selon Nietzsche ou Onfray", de Sébastien Vaumoron.

"L’éternel retour des détracteurs de la psychanalyse", de Vannina Micheli-Rechtman.

"A propos de la pulsion de mort", de Robert Samacher.

"La puissance d'histoire de l'inconscient", d'Alain Juranville.

"Entretien avec Vannina Micheli-Rechtman", par Samuel Lézé. 

 

Enfin, vous pouvez également vous reporter au dossier Freud réalisé par Marie Bonnet et moi-même [ S. Vaumoron] à l’automne 2009. Vous y trouverez deux entretiens (Bernard Golse, Laurence Joseph) ainsi que des critiques de livres parus à l’automne sur Freud et la psychanalyse.

Sébastien Vaumoron  [responsable du site]

 

 

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 18:34

Quelques lectures , des textes , trois articles intéressants , pour ceux que la psychanalyse intéresse, et un livre.


de  Sebastien Vaumoron sur Freud et Nietzsche,  et comment Onfray a raté l'essentiel de l'invention freudienne , comme de la pensée de Nietzsche. Un article développé  (sur trois pages, de tous petits numéros l'indiquent)


La question de la résistance à la psychanalyse, de Paul-Laurent Assoun.


Et, recommandé par une librairie (clin d'oeil à mon amie jibé)  celle de l'indifférence à la psychanalyse, ou encore la question posée de la compatibilité entre la psychanalyse et la pensée chinoise, d'un spécialiste de la culture chinoise J-F Jullien. dont l'ouvrage, paru aux PUF porte précisément pour titre "l'indifférence à la psychanalyse".

 

 


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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 15:29
Marx, Lacan et la découverte de la plus-value Lacan, passeur de Marx.

Marie-Jean Sauret, psychanalyste. L’invention du symptôme,  de Pierre Bruno.

Éditions Érès.

 

 

Le socialisme dit « réel » ayant échoué, le capitalisme est-il redevenu naturel et donc irremplaçable ? La force du livre de Pierre Bruno n’est pas tant d’affronter cette impitoyable interrogation que de l’instruire à la rencontre des théories de Marx et de Lacan, en se situant là où psychanalyse et politique nouent (et dénouent) les relations du sujet et « du vivre ensemble contemporain ». Avec la catégorie de la jouissance, la psychanalyse a introduit une question jamais posée quand il s’agit d’interroger la notion de progrès : que la satisfaction du sujet ait pour condition la dévalorisation de la jouissance. Or, Marx et Lacan ont justement accordé une place de première importance à cette question de la valeur à dévaloriser (et non à supprimer).

 

 

Mais comment la dévalorisation pourrait-elle s’opérer alors même que la « civilisation » capitaliste s’est accaparé l’impératif de jouissance, devenu pour chacun une condition de vie ? La cure psychanalytique constitue l’expérience clinique d’un démontage du fantasme qui permet de s’émanciper de la surenchère du surmoi, du « Jouis ! ». Le sujet y vérifie qu’il n’est pas la simple résultante de ses déterminations biopsychosociales, mais le responsable de ce qu’il en fait. Lacan extrait de cette expérience sa conception de la structure : moyen d’appréhender un réel et de soutenir l’acte par lequel le sujet se saisit de ce qu’il est comme symptôme (par lequel il se loge dans la réalité sans s’y résorber). L’inconscient est la contrepartie de cette représentation. Le sujet ne sort de la cure que pour prendre la mesure du fait qu’il n’est pas dans la chaîne reconstruite de ses déterminations, mais dans ce qui leur échappe : dans le trou du savoir à partir duquel il écrit son histoire singulière avec d’autres.


Marx, nous dit Lacan, est l’inventeur du symptôme. Il salue dans la plus-value la plus grande découverte marxienne, tout en repérant sa limite : là où Marx réduit la plus-value à une réalité comptable, Lacan en extrait le ressort du fonctionnement du sujet et de la logique du capitalisme : le rapport à la jouissance, la soif d’un plus-de-jouir – telle que plus le sujet s’étanche, plus il a soif ! La « réussite » du capitalisme accrédite le fantasme qu’un sujet pourrait saturer son désir par la jouissance de la consommation, alors même qu’il s’y consume, car le sujet ainsi réquisitionné fait « scission » avec son inconscient. D’où la thèse centrale ici : la division que le discours capitaliste se voue à masquer est constituante du sujet et le symptôme en est la marque. Pierre Bruno distingue méticuleusement division et castration, convoquant les philosophes (d’Althusser à Zizek) pour dégager respectueusement mais sans concession ce qu’ils ratent – la division du sujet et l’au-delà de la castration. Montrant que tout discours qui fait lien social est construit autour d’une barrière à la jouissance, il s’efforce enfin d’interroger la condition de sortie du capitalisme : elle implique une logique collective qui trouve appui dans la conception lacanienne du symptôme que chacun en particulier doit s’approprier : il s’agit moins à cet égard de « sortir du capitalisme » que de faire sortir le capitalisme de soi.

 

 

Marie-Jean Sauret.

 

article paru dans l'Humanité

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 18:37

 

 

 

 

 

Ce qui se cache derrière les attaques de la psychanalyse,  est expliqué par E. Roudinesco qui fait la recension d'un livre de Christopher Lane : on assiste au passage  en force d'une certaine psychiatrie américaine bornée à la vie -c'est à dire à la chimie- du cerveau, partisane du tout-médicament, relayant les intérêts de l'industrie pharmaceutique qui invente des  maux fictifs, transformant problèmes sociaux ou condition ordinaire de la vie, en pathologies censées être réceptives aux médicaments pour  le seul bien de l'industrie qui achète chercheurs et évaluateurs pour établir de soi-disant maladies  ad hoc et des soi-disant effets soignants de toute une pharmacopée . 


Pour imposer cette nouvelle norme de contrôle ouvrant un juteux marché,  il faut faire feu sur la psychanalyse.



La maladie de la médicalisation ou  "Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé nos émotions", de Christopher Lane

 


LE MONDE DES LIVRES | 05.03.09 | Elisabeth Roudinesco


Au moment où les psychiatres français s'insurgent contre une politique d'Etat qu'ils jugent contraire à leur éthique, voilà que le modèle cognitivo-comportemental qu'ils contestent et qu'ils regardent comme "américain" est violemment critiqué aux Etats-Unis comme inefficace, grotesque et quasiment fasciste. De l'autre côté de l'Atlantique, cette mise en cause ne vient pas des psychiatres, trop soumis au diktat des laboratoires pharmaceutiques, mais des historiens et des écrivains.



En témoigne le livre de Christopher Lane, qui a été un best-seller en 2007. Prenant l'exemple de la timidité, qui n'est en rien une maladie mais une émotion ordinaire, l'auteur, spécialiste de l'époque victorienne et des cultural studies, dénonce la manière dont le fameux DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) - élaboré par l'American Psychiatric Association (APA), puis adopté dans le monde entier à travers l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - a permis, en une trentaine d'années, de transformer en maladies mentales nos émotions les plus banales, pour le plus grand bonheur d'une industrie pharmaceutique soucieuse de rentabiliser des molécules inutiles : contre la crainte de perdre son travail par temps de crise économique, contre l'angoisse de mourir quand on est atteint d'une maladie mortelle, contre la peur de traverser une autoroute à un endroit dangereux, contre le désir de bien manger parfois avec excès, contre le fait de boire un verre de vin par jour ou d'avoir une vie sexuelle ardente, etc.

 

 

Grâce au DSM, nous sommes donc invités à nous considérer comme des malades mentaux, dangereux pour les autres et pour nous-mêmes. Telle est la volonté hygiéniste et sécuritaire de cette grande bible de la psychiatrie moderne.

 


Ayant eu accès pour la première fois aux archives de l'APA, Lane y a découvert des informations étonnantes sur les différentes révisions de ce "Manuel du Père Ubu", censé définir l'homme nouveau du début du XXIe siècle. Entre 1952 et 1968, les deux premiers DSM étaient axés sur les catégories de la psychanalyse, c'est-à-dire sur une nomenclature des affections psychiques qui correspondait à l'étude de la subjectivité consciente et inconsciente : on y distinguait des normes et des pathologies, des névroses, des psychoses, des dépressions, etc.


Mais, à partir des années 1970, sous la pression des laboratoires et des départements de neurosciences, soucieux de réintégrer la psychiatrie dans la neurologie et de créer une vaste science du cerveau où seraient mélangées des maladies dégénératives et des névroses légères, cette approche dite "dynamique", fondée sur des psychothérapies par la parole, fut contestée sur sa droite pour son absence de scientificité biologique et sur sa gauche pour son incapacité à penser l'évolution des moeurs.

 

Ainsi, en 1973, comme le rappelle Lane, les homosexuels, groupés en associations, exigèrent de ne plus figurer dans le DSM au titre de malades mentaux : ils furent donc déclassifiés à la suite d'un vote. Mais cette décision n'avait rien de scientifique, même si elle était justifiée, puisque l'homosexualité n'est pas une maladie mentale.


 

"J'AI HONTE POUR LA PSYCHIATRIE"

 

En conséquence, il fallut procéder à une nouvelle révision du DSM, d'autant que d'autres catégories de citoyens réclamaient, au contraire des homosexuels, d'être pris en compte dans le Manuel : les traumatisés de guerre notamment, désireux d'être indemnisés sans se soucier de savoir si leur problème relevait ou non d'une maladie mentale. On inventa donc, pour les satisfaire, le "syndrome post-Vietnam", qui fut dûment catalogué comme maladie mentale dans le DSM.


C'est alors que, en 1974, le psychiatre Robert Spitzer, enseignant à l'université Columbia, admirateur de la "bio-énergie" façon Wilhelm Reich, fut pressenti pour diriger la troisième révision du Manuel. Convaincu d'être le prophète d'une révolution neuronale de l'âme, il s'entoura de quatorze comités, composés chacun d'une multitude d'experts. Il effectua alors un retour spectaculaire vers le XIXe siècle, réintroduisant dans le Manuel la classification d'Emil Kraepelin (1856-1926), psychiatre allemand contemporain de Freud, ce qui lui permit de rétablir une analogie pourtant largement dépassée entre troubles mentaux et maladies organiques.

 

Entre 1980 (DSM-III) et 1987 (DSM-III-révisé), la folle équipe de Spitzer procéda à "un balayage athéorique" du phénomène psychique, substituant à la terminologie de Kraepelin celle des psychologues du conditionnement. Les concepts classiques de la psychiatrie furent alors bannis au profit de la seule notion de trouble (disorder), qui permit de faire entrer dans le Manuel 292 maladies imaginaires.

 

Dans le DSM-IV, publié en 1994, on en comptabilisait 350 et, pour le futur DSM-V, de nouveaux syndromes (rebaptisés "addictions") seront ajoutés, tels que l'activité sexuelle libertine, l'apathie, l'amour de la gastronomie ou encore le plaisir de se promener pendant des heures sur Internet : "J'ai honte pour la psychiatrie, dira le psychiatre de renom Robert Waugh. S'il vous plaît, il y a assez de choses ridicules dans la psychiatrie pour ne pas offrir des motifs de moqueries supplémentaires." Ce Manuel, dira un autre, est "un nouveau suspensoir de l'empereur".

 

Après avoir lu ce récit, on se demande qui pourra faire barrage un jour à l'expansion de ces thèses aberrantes, comparables à celles du Docteur Knock, et qui ont pour objectif de faire entrer l'existence ordinaire des hommes dans des tableaux sombrement pathologiques, au prix d'oublier que les fous peuvent être vraiment fous.

 

Pour l'heure, rien ne permet de dire que la démonstration argumentée et convaincante de Christopher Lane puisse être entendue par les psychiatres soumis aux molécules, et qui continuent de croire aux vertus classificatoires de cet étrange Manuel.

 

COMMENT LA PSYCHIATRIE ET L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ONT MÉDICALISÉ NOS ÉMOTIONS (SHYNESS. HOW NORMAL BEHAVIOR BECAME A SICKNESS) de Christopher Lane. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Boisivon. Flammarion.

 


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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 17:56

Aux éditions du Seuil, parution d'un livre pour rétablir quelques vérités, en réponse aux assertions fantaisistes d'Onfray, dont celle-ci qu'il fallait oser : «  La psychanalyse et les psychanalystes ont fourni pas mal de thèmes aux théoriciens nazis ». Car il est bien connu que le nazisme est une idéologie théoriquement fondée et riche en théorie, surtout psychanalytique.  Les  dits thèmes nazis qui seraient issus de la psychanalyse, ne sont malheureusement pas cités par Onfray, un auteur connu pour citer ses sources et références et pour donner des citations de ce qu'il invoque.

 

 

Le livre qui paraît aujourd'hui :  «  Mais pourquoi tant de haine ? » d'

Elisabeth Roudinesco, avec 5 autres auteurs appartenant à diverses disciplines.

 

 

 

 

Présentation : Un brûlot est publié, qui dénonce « l’affabulation freudienne ». Sigmund Freud serait un homme cupide, menteur, phallocrate, homophobe, incestueux, pervers, fasciste, persécuteur de son peuple (les Juifs), un pseudo-savant dont il conviendrait de dénoncer enfin les méfaits. Et pourquoi ne pas l’écrire si cela est vrai ?


Mais le brûlot est truffé d’erreurs, il véhicule de fort anciennes rumeurs (et de bien méchantes légendes), il n’établit rien. Et « l’affabulation freudienne » apparaît bientôt pour ce qu’elle est : la pure affabulation de l’auteur du brûlot.

 

Voici les pièces du dossier.



Historienne, directrice de recherches à l’université de Paris-VII, Elisabeth Roudinesco est l’auteur de nombreux livres qui ont fait date. A sa propre analyse, elle a joint les contributions de Guillaume Mazeau, Christian Godin, Franck Lelièvre, Pierre Delion et Roland Gori.

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