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Observatoire

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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 21:09

  Ce billet de Pierre Assouline aborde un sujet capital, la laïcité  pilier de la république et condition et garante d'une paix entre communautés aux opinions diverses -toutes opinions, pas seulement les religieuses- , la laïcité délitée, en voie de destruction par un accord passé par Sarkozy avec le Vatican






Il s'agit du livre de Slama :
" depuis deux ans, on assiste pratiquement sans broncher au bouleversement par le sommet de l'Etat du sens et du contenu de l'idée laïque... Il y accuse clairement le chef de l'Etat de saper le pacte social échafaudé autour de notre modèle laïque."


= il s'agit de la nature même de l'Etat , du pacte social sur lequel est fondé la société. Il ne s'agit pas de le prendre "cool" parce que c'est pas nouveau, l'école privée. Rien de tout cela. Il s'agit que l'Etat renonce à son autorité pour accorder les diplômes de l'Université et du supérieur, depuis le bac lui-même.

 

Comment donc le pacte social républicain qui tient la société ensemble, hors des conflits religieux, communautaires et autres, est-il menacé ? par le fait que l'Etat renonce à son pouvoir de distribuer et valider les diplômes.


Il ne s'agit pas d'accorder aux institutions cathos le droit d'enseigner la théologie , elles l'ont, et de délivrer des diplômes de théologie, elles l'ont (diplômes cathos et non nationaux), ni d'enseigner les autres disciplines, elles l'ont. Mais elles ne délivrent pas les diplômes : elles n'ont pas le droit. Or il s'agit par un accord avec le Vatican, de leur accorder le droit de délivrer des diplômes en toutes disciplines, à l'égal de l'Etat et s'y substituant. (rien à voir avec les équivalences de diplômes étrangers, non plus : ceux-ci sont délivrés par des universités).


Là on fait à nouveau rentrer l'enseignement sous la coupe de l'Eglise : comme avant 1789, en somme.


Quand P.A. écrit :

"l'Etat français est tout simplement en train de fouler aux pieds l'un des principes fondamentaux de la République avec la complicité du Vatican" , avec la délivrance des diplômes, les étudiants se retrouveront sous la dépendance du Vatican.

 


Explication : " En décembre dernier, la République française et le Saint-Siège ont discrètement passé un accord afin d'établir une reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur entre les deux Etats". (France-Vatican)


" Faut-il le rappeler ? Depuis la loi du 18 mars 1880, l'Etat a le monopole de la collation (action de conférer) des grades et titres universitaires ; c'était même le cheval de bataille de Jules Ferry lors des débats parlementaires sur son vote, tant le principe était considéré comme un élément fondateur de l'université républicaine. Cela signifie que seul l'Etat a le droit de faire passer des examens publics dans le cadre de ses facultés. Et que les établissements libres (privés) d'enseignement supérieur ne peuvent en aucun cas prendre le titre d'universités ni de délivrer de diplômes nationaux".


Il ne s'agit pas de "bouffer du curé" mais d'informer les citoyens du projet de cette transformation fondamentale de l'Etat qui laisse la gauche silencieuse et à ses rêveries.



 

source P. Assouline, blog la RDL   


 voir aussi sur le site de la libre pensée  extrait :

 


La loi Falloux est rétablie par décret :


Le fait du Prince contre la République laïque ! Immédiatement, après avoir épuré de sa composante cléricale, le conseil supérieur de l'Instruction publique en votant la loi du 27 février 1880, la majorité républicaine issue des élections des 14 et 28 octobre 1877 et le ministre Jules Ferry portaient un nouveau coup à la loi Falloux du 15 mars 1850 modifiée par celle du 12 juillet 1875, adoptées l'une et l'autre par des assemblées monarchistes. Confiée depuis cinq ans à des jurys mixtes comprenant des membres du clergé, la collation des grades universitaires revenait désormais à l'Etat et à lui seul, conformément à la loi du 18 mars 1880. Jules Ferry avait raison de dire, lors la première séance du conseil supérieur laïcisé, que l'Université devenait « un corps vivant, organisé et libre. » Ce principe éminemment républicain a été sans cesse réaffirmé depuis. L'alinéa premier de l'article L. 613-1 du code de l'éducation, dans sa version issue de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 actuellement en vigueur, dispose que « L'Etat a le monopole de la collation des grades et titres universitaires. »


Après d'autres, ce pilier de la République vient d'être abattu, au moment même où une série de « contre-réformes », également adoptées par décret, contre l'avis de l'ensemble de la communauté universitaire, menacent de destruction l'université française publique et laïque et tout son système de formation non marchand. Par l'effet d'un décret simple, la loi Falloux est partiellement rétablie. Après en avoir été privée pendant cent vingt-neuf ans, la secte romaine retrouve le pouvoir d'intervenir dans la collation des grades universitaires. C'est intolérable.


Par un décret du 16 avril 2009, le président de la République vient, en effet, de publier l'accord de Paris du 18 décembre 2008 par lequel la France et le Saint-Siège ont entendu décliner au plan bilatéral le processus de Bologne initié par la convention du 11 avril 1997 sur la reconnaissance des qualifications relatives à l'enseignement supérieur dans la région « Europe », ratifiée le 18 septembre 2000. L'une et l'autre acceptent de reconnaître mutuellement « des périodes d'études, des grades et des diplômes de l'enseignement supérieur délivrés sous l'autorité compétente de l'une des Parties ».


Alithia 









 

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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 19:00

Dernière nouvelles de l'école, les mesures prises en catimini par Sarkozy -ainsi cela  facilite le dialogue avec les institutions et associations concernées par l'école, et connâit le goût immodéré de notre Président pour le dialogue, la négociation avec les partenaires d'un système démocratique, son goût pour la culture aussi et tout ce qui touche à l'étude- qui aggravent les diverses mesures précédemment prises contre l'école.  

 

L'école laïque est menacée. L'école publique est menacée dans tous ses aspects dans la continuité logique du sort réservé aux Universités et institutions de recherche. Ne comptez pas sur wikipedia pour vous parler de choses pareilles qui risqueraient de développer votre esprit critique et de vous donner des idées de contestation, bien sûr.

 

Quand le prêtre formera l'instituteur, par Caroline Fourest

 

On assiste à un assaut sans précédent pour tenter d'affaiblir l'enseignement républicain et laïque au profit de l'enseignement privé et confessionnel. En principe, la République "ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte". En coulisse, tout est fait pour torpiller l'esprit de cette loi dès qu'il s'agit d'éducation nationale.

 

Dans la plus grande discrétion, tout un pan du discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Saint-Jean-de-Latran vient d'entrer en vigueur. On se souvient de cette phrase dans laquelle le président plaçait le prêtre au-dessus de l'instituteur "dans la transmission des valeurs". Depuis, il a tenté de minimiser. Ces mots traduisent pourtant une vision de la transmission et de l'enseignement que son gouvernement applique à la lettre.


Dans une autre partie de son discours, moins célèbre, le président regrettait que la République ne reconnaisse pas la "valeur des diplômes délivrés par les établissements d'enseignement supérieur catholique". On pensait à la reconnaissance de diplôme de théologie... Ils n'ont pas à être validés par la République puisqu'elle ne "reconnaît aucun culte". Mais le président s'obstine. Notamment avec l'arrière-pensée de pouvoir estampiller la formation des imams rêvée par le ministère de l'intérieur mais dispensée par la Catho. Un bricolage qui ne fait que renforcer l'impression d'une gestion postcoloniale de l'islam, donc la propagande islamiste. Tout en tuant à coup sûr l'esprit de 1905.


L'affaire est plus grave qu'il n'y paraît. Les décrets de cet accord - signé en catimini entre la France et le Vatican le 18 décembre 2008 - viennent de tomber. Ils prévoient la "reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur délivré sous l'autorité compétente de l'une des parties". Or cette "reconnaissance" ne vaut pas seulement pour les matières théologiques mais aussi profanes. Autrement dit, le baccalauréat ou d'éventuels masters.



L'accord feint d'appliquer une directive européenne (le processus de Bologne), pensée pour reconnaître les diplômes étrangers, mais il change de nature à partir du moment où il est signé avec le Vatican, pour "reconnaître" des diplômes délivrés sur le sol français par des établissements de l'Eglise. Ce qui revient non seulement à casser le monopole des diplômes qu'avait l'Etat depuis 1880, mais aussi l'esprit de l'article 2 de la loi de 1905.


Jusqu'ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d'envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite au bac. Appâtés par des pourcentages tournant autour de 100 %, de plus en plus de parents se tournent vers ces établissements au détriment de l'école publique.


Le gouvernement fait tout pour encourager ce choix : démantèlement de la carte scolaire, baisse du nombre de professeurs dans le public... Le plan banlieue est à sec, mais on racle les fonds de tiroirs pour financer - sur fonds publics - l'ouverture de 50 classes privées catholiques dans les quartiers populaires. Un grand lycée Jean-Paul-II est sur les rails. Un collège tenu par l'Opus Dei est déjà sous contrat.


Il ne manquait plus que ça : la fin du diplôme d'Etat... Justement au moment où l'Etat annonce vouloir supprimer les IUFM, brader les concours, et remplacer leur formation par un master que pourrait préparer n'importe quel établissement privé. Comme ça, en plus de délivrer le baccalauréat, le Vatican pourra ouvrir des masters destinés directement aux futurs enseignants.


Un comité 1905 vient de porter plainte devant le Conseil d'Etat. S'il n'obtient pas gain de cause, le prêtre aura le champ libre pour reprendre la main sur l'instituteur.


Caroline Fourest

source Le Monde

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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 19:59





Réflexions sur l'affaire d'une virginité absente,  invoquée commme cause d'une possible annulation de mariage (suite et fin). Et réflexions sur la réactions de certains juristes face à l'aspect politique de l'histoire.




Un correspondant  me donne l'occasion  de revenir sur le dernier commentaire de Maïtre Eolas, concernant le jugement en appel -je n'avais évoqué dans le dernier billet que le commentaire du jugement en instance.


Henri, ce correspondant écrit :


En fait ce jugement en appel a eu le mérite de rappeler que l'appréciation des qualités essentielles au sens de l'article 180 alinéa 2 du code civil relève également du contrôle de l'ordre public  car elle ne peut être laissée à la libre dispositon des parties.


Et ceci parce que le mariage n'est pas seulement un contrat entre deux individus mais une institution.


De plus, le mari ayant choisi d'abord de rompre immédiatement le mariage, de fait, en refusant toute vie commune, et ensuite de demander au tribunal l'annulation plutôt que de choisir la voie du divorce, il s'en remet alors à la Cour pour décider si le motif de non-virginité est valable.


Le jugement de la Cour d'appel prononce que la virginité n'est pas une qualité essentielle. Pour la 1° fois, c'est dit et c'est plutôt une bonne chose qui à l'avenir désamorcera les envies de faire des procès pour cette raison.


* * *



Oui, tout à fait. Merci de votre message qui me donne l'occasion de reprendre la lecture du jugement d'appel.


 Comme vous le relevez justement , en allant devant la justice plutôt que de demander le divorce l'époux s'en remettait à celle-ci pour décider de la question de savoir si cette qualité était essentielle ou non, donc susceptible d'être un motif d'annulation au cas où elle aurait été considérée comme essentielle.



Que la virginité ait pu être considérée comme une qualité essentielle de la personne est ce qui a provoqué toutes les réactions de protestation. Car en effet , c'est indéfendable dans notre société, et à plusieurs titres.



Maître Eolas, -que j'ai cité comme exemplaire vu sa notoriété et car il défendait le  bien-fondé du jugement-, avait du reste pris la précaution de dire que le motif, à son avis, n'était pas l'absence de cette qualité essentielle mais le mensonge. Néanmoins l'approbation du jugement annulant le mariage  relève d'abord d'un formalisme juridique fondé sur une position libérale à mon avis, la preuve en étant qu'il, Maître Eolas,  disait explicitement que le mari avait bien le droit d'exiger cela de son épouse.  En juriste il a cherché un motif valable, le mensonge, sachant que la virginité comme qualité essentielle, ça ne marchait pas -pour des raisons extérieures au droit, donc, c'est à dire des raisons politiques, au sens où les institutions  politiques peuvent avoir à se prononcer  sur pareil sujet .



Or le problème est que, dans ce jugement, tout le monde avait entendu qu'il s'agissait bien de l'absence de cette qualité, considérée comme essentielle, qui justifiait l'annulation.



Je retrouve cette déclaration du médiateur de la République, citée par Le Monde du 30/5/08 .  

"La sexualité, à la différence du divorce, de l'identité, de la tutelle curatelle ou encore de la nationalité de la personne, reste du domaine de la sphère privée et chacun est libre de disposer de son corps comme il l'entend."  Or "la virginité n'est pas du tout une qualité essentielle d'une personne."


Quant aux conséquences de cette jurisprudence, il n'est pas possible d'en faire abstraction. Le médiateur de la République dit encore  :"Demain il va y avoir une multiplication des nullités du mariage et on pourra avoir des jeunes filles qui pourraient subir des opérations chirurgicales pour se refaire l'hymen."  Voilà pourquoi, pour le médiateur, ce jugement est "contraire à l'esprit de la laïcité et très réducteur par rapport au statut de la femme".


Donc les protestations, désaccords, mises en garde reposaient toutes sur le fait que la reconnaissance d'une telle condition pour le mariage  n'était pas admissible par principe, pour les femmes et au nom de leur liberté, et selon un principe d'égalité, et  qu'elle était en plus dangereuse, pour certaines femmes, celles qui pouvaient être exposées à des mariages forcées ou à des "punitions" plus ou moins violentes voire terribles, comme cela existe, en cas de non-conformité avec cette exigence.


L'époux l'a du reste compris qui, en appel, a changé d'argumentation et s'est déclaré victime, non de l'absence de virginité de son épouse, mais de son mensonge.  Comme s'il avait lu Maître Eolas, en somme.  Ce qu'a certainement fait son avocat.


Il a eu raison en ce sens que la Cour d'appel déclare explicitement que la virginité n'est pas une qualité essentielle, ce qui est une première, les dites qualités étant laissées par la loi à l'appréciation du tribunal, comme vous le dîtes à juste titre. 


Mais pour le mensonge il aurait fallu qu'il le prouve. Or ayant déclaré qu'il n'avait pas "exigé" la virginité de son épouse mais l'avait seulement "espéré", l'épouse confirmant qu'ils n'en avaient "jamais parlé"  avant le mariage, il lui était difficile de donner une preuve du mensonge. Il est donc débouté  en appel, le tribunal ne reconnaissant aucune preuve de mensonge.


En somme cette affaire aura eu le double mérite de permettre que le tribunal s'exprime sur le fait que la virginité n'est pas une qualité essentielle de la personne conditionnant le mariage et de montrer que le formalisme juridique a ses limites. En effet, le formalisme juridique reposant sur une conception libérale du mariage -qui ne tient pas compte que celui-ci n'est pas seulement un contrat entre individus décidant à leur gré des conditions de possibilités du mariage, mais une institution réglementée par les pouvoirs publics-, rencontre son point d'arrêt avec l'intervention des  dits pouvoirs publics. Le parquet , d'une part, qui avait fait appel du jugement en instance sur le motif que le médiateur de la République avait exprimé.  Et les déclarations justifiant cet appel, qui invoquaient des   principes politiques et une situation bien concrète.


On voit ainsi que le droit  est un système dont la logique  est contraignante, et quasi parfaite mais qui néanmoins, en dernière instance dépend du politique,  soit les décisions politiques et les conditions politiques que le droit a pour charge de faire respecter mais dont il ne décide pas.  La politique excède le droit et non l'inverse. 


Ce jugement de la Cour d'appel infléchissant le jugement en première instance rappelle en somme que les  principes de liberté et d'égalité sont valables pour les femmes aussi.


Alithia


Voir Eolas :  le commentaire du jugement d'instance dont l'orientation est donnée dès la première ligne :  "au début, je souriais, mais le pétage de plomb généralisé qui saisit la classe politique ne m'amuse plus."

*et son commentaire de l'arrêt de la Cour d'appel annulant ce jugement
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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 19:28
La cour Constitutionnelle de Turquie  déclare contraire à la Constitution l'amendement autorisant le port du voile islamique à l'université.

Ce que vous n'apprendrez pas par wikipedia.

Source 20 Minutes :

La Cour constitutionnelle de Turquie s'est prononcée jeudi contre le port du foulard islamique sur le campus universitaire, un verdict crucial qui pourrait préfigurer une interdiction du parti islamo-conservateur au pouvoir qui l'avait défendu malgré les critiques.


Les onze juges ont délibéré pendant près de sept heures sur une requête de l'opposition laïque et ont annulé un amendement très controversé à la loi fondamentale adoptée en février à l'Assemblée nationale, autorisant le port du foulard dans les établissements universitaires.

 

Selon un cour communiqué émanant de la Cour, l'amendement est jugé contraire aux articles de la loi fondamentale mentionnant le caractère laïc de la République de Turquie et qui sont non-amendables.


Ce jugement constitue le pire scénario pour le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, qui a fait passer l'amendement en février car il pourrait préfigurer une dissolution de cette formation qui a divisé la société turque en autorisant le port du voile dans les facultés au grand dam du camps laïc. [..]

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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 09:56
Un texte collectif paru dans Libération  pour défendre la laïcité , signé par plusieurs intellectuels


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dans Libération le mardi 26 février 2008

"Sauver la laïcité"

 
texte de André Bellon, écrivain, ancien parlementaire ; Caroline Fourest, journaliste ; Catherine Kintzler, philosophe ; Jean-Claude Milner, philosophe ; Henri Pena-Ruiz, philosophe ; Jean Riedinger, Observatoire chrétien de la laïcité ;  Jean-Paul Scot, historien ; Bruno Streiff, écrivain et metteur en scène. ;


 

La laïcité est en péril. Ce n’est plus, cette fois, le résultat d’attaques détournées, mais une remise en cause violente et globale. Le président de la République, déjà inspirateur de la commission Machelon, mène l’offensive avec la plus grande brutalité. Nul procès d’intention de notre part, mais de simples constats :


- Proclamer la supériorité de la religion sur les autres types de convictions, c’est détruire la laïcité. On bafoue ainsi l’égalité de traitement des citoyens. Aux uns la reconnaissance publique de leurs convictions, avec les éventuels privilèges financiers que cela entraîne. Aux autres l’assignation de leurs convictions à la seule sphère privée. Une telle discrimination renie la devise républicaine.

 

- Affirmer une telle hiérarchie est inacceptable de la part d’un président de la République dans l’exercice de ses fonctions. Nul n’a donné mandat au Président pour fixer une norme en matière de conviction personnelle. La laïcité n’est pas le seul modèle politique dans lequel la liberté de conscience est assurée. Mais elle se distingue des autres Etats de droit par le silence auquel doit se tenir la puissance publique sur les différents types de conviction. Elle seule garantit ainsi un égal respect à tous. En rompant ce silence, le président de la République introduit une inégalité morale entre les citoyens et enfreint la Constitution qui fait de la France une République laïque.


- Prétendre que l’instituteur ne peut éclairer la distinction du bien et du mal comme le fait le pasteur ou le curé, c’est disqualifier l’autonomie de jugement dont l’école laïque assure la promotion. Une telle autonomie a évidemment un sens moral et civique autant qu’intellectuel. Elle est gage de lucidité - et n’a donc rien à envier à la direction de conscience religieuse. Insinuer que la République est muette sur les valeurs est tout aussi inacceptable. Son souci de promouvoir la liberté, l’égalité et la fraternité ne passe certes pas par un catéchisme. Mais elle fait le pari de la conscience éclairée pour développer ces valeurs. Miser sur l’autonomie des personnes en la fondant sur la maîtrise du savoir et s’interdire tout endoctrinement, tel est l’honneur de la République laïque et des enseignants qui la font vivre dans les écoles.

 

- Brouiller la distinction entre culturel et cultuel afin de rétablir le financement public des religions, c’est détruire la laïcité. Outre ses résonances communautaristes contraires à l’universalisme républicain, l’amalgame entre culture et religion est un prétexte. Il est conçu pour contourner la loi qui réserve le financement public à ce qui est d’intérêt commun. La culture a une portée universelle ; le culte, une portée particulière. Payé par tous, l’impôt doit être dépensé pour tous. Le détournement des fonds publics ainsi envisagé est d’autant plus inacceptable que, dans le même temps, les missions de service public de l’Etat sont remises en cause par une privatisation croissante. Va-t-on sacrifier ce qui est d’intérêt universel sur l’autel du particulier ?

Face à une offensive sans précédent, la plus large mobilisation pour la laïcité est à l’ordre du jour. L’enjeu est de taille : assurer la coexistence sereine de personnes issues des traditions les plus diverses en émancipant la loi commune de tout particularisme. Avant toute chose, une parfaite clarté sur les objectifs s’impose. Bien sûr, il faut réaffirmer la liberté de conscience, premier des principes laïques. Mais celle-ci doit aller de pair avec l’égalité de traitement des convictions, second principe rendu possible par la neutralité de la République et la loi qui sépare l’Etat des autorités religieuses. Selon le troisième principe, les institutions publiques ne doivent pas avoir d’autre but que l’intérêt de tous. Le moment est venu de réaffirmer ces trois principes et de les défendre, comme un tout, face aux empiétements dont la laïcité ne cesse de faire l’objet, et de rappeler fermement que ces empiétements ne sauraient faire jurisprudence.

 

Non à toute réécriture de la loi du 9 décembre 1905 ! Non à son contournement insidieux par quelque voie réglementaire que ce soit ! Non au tarissement de l’action publique à finalité universelle ! Non à la généralisation des entorses multiformes à la laïcité !

 

Le mouvement laïque saura s’unir pour empêcher toute régression de la laïcité, qui signerait une régression de la république elle-même.

 

source


voir également l'appel de la Ligue de l'enseignement pour sauver la laïcité



et le site de la pétition lancée par la Ligue de l'Enseignement
 
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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 13:15
Défense de la laïcité et  critique de l'islamisme : ce que vous ne verrez jamais sur wikipedia .


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Ayaan Hirsi  Ali, persécutée  par les islamistes qui ont tué Theo Van Gogh, et à son tour menacée de mort par ces derniers, mérite protection.

Lors de son voyage en France , elle reçut le soutien d'un certain nombre de  personnalités politiques et intellectuelles, demandant que la France lui accorde la nationalité française, et que l'Europe assure sa protection.

Nous en avons déjà parlé. [voir 
Pour Ayaan Hirsi Ali et Censure sur wikipedia encore.]

Caroline Fourest écrit aujourd'hui  un texte en défense d'Ayaan Hirsi Ali et également en réponse à ceux qui sont, semble-t-il, choqués, qu' Ayaan Hirsi Ali  puisse critiquer non seulement l'islamisme, mais aussi l'islam qu'elle rend responsable de la misérable condition de la femme dans le monde musulman, comme elle l'a subi elle-même jusque dans sa chair.

Ayaan Hirsi Ali a peut-être tort de ne pas distinguer l'islam, une religion, de la politique qui se mène en son nom, chose parfois difficile du reste avec l'islam qui n'a jamais connu, prévu, ni laissé la possibilité au sein de sa  conception pour une véritable séparation du politique et du religieux.

Donc il apparaît à certains que la position de Ayaan Hirsi Ali est peut-être excessive. trop radicale voire erronnée dans la mesure où elle impute à une religion et une culture, ce qui ne serait que politique, c'est à dire indépendant de tous traits caractéristiques d'une civilisation imprégnée de cette religion et formée par elle. Le débat est ouvert sur ce sujet. Quoi qu'il en soit, certains ne partagent pas les arguments ou la position
Ayaan Hirsi Ali. Indépendamment de l'évaluation des divers facteurs, qui peuvent être diversement appréciés, Ayaan Hirsi Ali se bat pour la liberté des femmes, pour la liberté d'expression y compris vis à vis de l'islam et le droit de s'exprimer  pour lutter contre l'islamisme, sans être menacée de mort pour autant.

Faut-il rappeler que ce qui fait le point de la laïcité dans la tradition philosophique qui l'a pensée, essentiellement à partir de Hobbes et Spinoza,  -puis les philosophes des Lumières et la révolution qui l'accomplira-, est que la religion soit laissée à sa place de  seul gouvernement des consciences et que lui soit complètement soustrait le pouvoir de gouverner la société. C'est ainsi que, à cette condition que l'Eglise soit soumise aux lois de l'Etat, comme tout citoyen,  tout individu particulier et comme toute association, l'Europe réussit à mettre fin aux guerres civiles dites de religion. Entreprise que va accomplir et approfondir la modernité politique avec la révolution française et ses suites : l'exclusion de la religion et des Eglises du pouvoir politique.

Dans l'ensemble le monde entier fonctionne sous cette règle, même si le Pape  n'a pas renoncé, en Italie, en Pologne, en Espagne, principalement,  à se mêler de politique et faire pression sur les gouvernements. Même si le monde musulman reste à l'écart de cette modernité.

Donc voilà, Ayaan Hirsi Ali est très critique. Peut-être sa critique est-elle excessive envers l'islam, ou mal ciblée etc. On est parfaitement fondé à penser qu'elle se trompe de cible en ne distinguant pas suffisament l'islam du produit monstrueux qui en est issu, l'islamisme. Celpendant cette divergence de pensée lui valut des critiques ou des soutiens qu'on peut estimer un peu tièdes, (par exemple de la part de Ségolène Royal) quand on pense à sa situation actuelle, objet de menaces de mort.  Comme Rushdie, comme Taslima Nasreen, cibles des islamistes, comme d'autres qui doivent vivre dans la clandestinité complète,
Ayaan Hirsi Ali a besoin de protection.

Je dirais, en défense d'Ayaan Hirsi Ali, qu'il est assez indécent de jouer la "belle âme" comme disait Hegel.


Caroline  Fourest, participe de sa défense et explique. En substance,  elle fait valoir qu'il est assez indécent de reprocher aux dissidents de l'islamisme de n'avoir pas toujours gardé la juste mesure. Leur discours peut-être excessif, en effet, ou jugé comme tel. Mais en quoi leurs excès devraient-ils être prétexte pour éviter de leur accorder  soutien et protection ?

Je reproduis le texte de Caroline  Fourest, paru dans le Monde et visible sur le site Prochoix , pour la réflexion que méritent ces questions, évidemment jamais traitées sur wikipedia, mais au contraire parfaitement censurées -je parle des victimes de l'islamisme, car les partisans au contraire se trouvent très bien à wikipedia qui les a accueillis depuis longtemps.

"Les dissidents ne font pas dans la nuance. Ils résistent. Quitte à préférer la simplification à la soumission. Soljenitsyne refusait de faire la distinction entre utopie marxiste et totalitarisme communiste. Etait-ce son rôle ? Il a servi un camp contre un autre. Pouvait-il en être autrement ? Fallait-il boycotter L'Archipel du goulag, ne pas entendre son cri sous prétexte de certains excès ? A l'inverse, fallait-il renoncer à souligner ces excès sous prétexte de l'union sacrée contre le totalitarisme ?

Les mêmes questions se posent, aujourd'hui, à propos des dissidents de l'islamisme. Certains sont sortis de l'islam au risque d'être assassinés ou d'être stigmatisés comme traîtres. D'autres ont été forcées de se marier, de porter le voile, d'endurer les soupçons, les insultes, les calomnies. Elles ont résisté. Pour préférer la rébellion à la soumission, il faut un tempérament d'acier. Un acier que l'on ne tord pas facilement pour faire des alliages. Certains refusent la distinction entre islam et islamisme. Ils parlent même de nouveau fascisme à propos de l'idéologie au nom de laquelle on a voulu les soumettre de façon autoritaire, voire totalitaire. Comment leur demander de nuancer ?

Ceux-là n'ont souvent plus que l'Europe vers qui se tourner pour crier. Presque partout dans le monde, ils seraient bâillonnés. Pourtant, même en Europe, on leur demande de parler moins fort. Une certaine gauche craint d'attiser la haine et les amalgames, dans un contexte où toute parole contre l'islamisme peut effectivement servir de prétexte au racisme. Une certaine droite adore les entendre crier mais ne les écoute pas. Celle-là prétend lutter contre le fanatisme en durcissant les conditions d'accès au statut de réfugié politique, c'est-à-dire en fermant nos frontières à des hommes et à des femmes fuyant parfois les traditions ou la religion.


Fatigués de devoir résister aux démocrates de tous bords en plus des fanatiques, certains finissent par trouver refuge aux Etats-Unis. Comme l'écrivain Salman Rushdie. Comme l'ancienne députée néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, qui y travaille aujourd'hui. Le choix paraissait logique pour les dissidents du communisme. Il est plus troublant pour les dissidents de l'islamisme. Paradis des anticommunistes, l'Amérique n'a aucune aptitude à devenir celui des mécréants. Seule l'Europe peut incarner cette terre de refuge. Son sort dépend bien sûr de l'évolution de la Pologne ou de la Turquie, mais aussi de celle de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas ou de la France en matière de laïcité. L'affaire Ayaan Hirsi Ali fait partie de ces tests permettant d'imaginer le destin qu'elle va choisir.


C'est l'enjeu de la question écrite déposée par Benoît Hamon et trois autres députés européens socialistes pour demander que l'Union européenne finance sa protection, où qu'elle se trouve. C'est l'espoir incarné par la proposition de la secrétaire d'Etat Rama Yade, qui souhaite profiter de la présidence française pour susciter un Fonds européen permettant de financer la protection des esprits libres menacés.


Cette union sacrée pour une Europe qui résiste au fanatisme doit-elle nous amener à abdiquer toute nuance ? Sûrement pas. Il existe plusieurs façons de se battre contre ce nouveau totalitarisme qu'est le fanatisme. Et toutes les postures ne se valent pas. Il y a d'un côté ceux qui se battent contre l'islamisme au nom d'une identité basée sur des "racines chrétiennes", censées former aujourd'hui encore le "ciment national". Ceux-là ne défendent pas la laïcité, qu'ils voudraient en réalité assouplir au profit du religieux. Ils n'ont rien contre la religion en tant que telle, qu'ils voient même dans le coeur de chaque homme. Ils sont pour l'identité chrétienne et croient au choc "Islam contre Occident".


Leur combat est très différent, voire opposé, à celui que mènent les laïques authentiques, qu'ils soient religieux, athées ou gnostiques. Ceux-là se battent contre toute ingérence du religieux, qu'elle soit juive, chrétienne, musulmane ou bouddhiste. Seul le surcroît de danger de l'islamisme les oblige aujourd'hui à le mener surtout contre l'islamisme, et même parfois contre l'islam, puisque la religion sert de prétexte au fanatisme. Ceux-là ne défendent pas l'identité chrétienne mais la laïcité, et même la laïcité à la française. Ils ne croient qu'au choc "fanatisme contre laïcité".


Entre ces deux postures, la frontière parfois se brouille. Notamment lorsqu'il faut serrer les rangs autour de ceux que l'ennemi commun menace de tuer. Les dissidents eux-mêmes naviguent entre les deux postures, voire en inventent d'autres, toujours plus radicales. Leur demander de se taire nous rendrait complices de ceux qui veulent les réduire au silence. Sacraliser leur parole, se refuser à toute critique, reviendrait à les exfiltrer du dialogue démocratique pour en faire des icônes. Que nous soyons d'accord ou non avec chacune de leurs virgules, nous devons les défendre contre ceux qui préfèrent le silence à la moindre faute de grammaire. Mais nous ne devons pas non plus simplifier notre grammaire. Le rôle des intellectuels est de se battre pour qu'ils puissent de nouveau penser hors de danger. En suscitant l'union autour d'eux. Sans tuer l'esprit critique que l'on veut justement sauver.


Caroline Fourest est essayiste et enseigne à Sciences Po.

référence de l'article de Caroline Fourest dans le Monde .

Alithia

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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 12:28
Dans Libération, dans le cadre d'une série sur la laïcité ,  "Le retour du religieux, la laïcité en péril  " un article d'un professeur d'espagnol, Stéphane Pelletier de l’université Paris-XII ""Offensive catholique en Espagne" .


Et pour ce qui nous concerne, il s'agit ici de la publication de ces idées que wikipedia ne publie pas .

A ce propos, savez-vous que l'administrateur ADM, connu pour infléchir les articles sur la religion dans un sens fondamentaliste, cet habitué de l'apologie du catholicisme romain dans ses versions les plus conservatrices, qui a été dénoncé pour ses malversions habituelles et écrits tendancieux sur wikipedia , est en train d'y rédiger des articles où il prétend présenter le Talmud en  recopiant des ouvrages antisémites datant d'il y a environ un siècle ?



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Stéphane Pelletier   ""Offensive catholique en Espagne" .



L’Eglise espagnole s’immisce dans les affaires de la cité… A la veille des élections générales en Espagne, le 9 mars prochain, l’institution ecclésiastique, par le biais de sa conférence épiscopale, a fait irruption dans la précampagne électorale en prenant fait et cause contre le parti au pouvoir. L’assemblée des évêques d’Espagne appelle ainsi ses fidèles à voter contre le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), qui gouverne le pays depuis mars 2004. Dans une déclaration rendue publique le 31 janvier, la très conservatrice hiérarchie de l’Eglise s’en prend ouvertement à l’actuel gouvernement, présidé par José Luis Rodríguez Zapatero, auquel elle reproche d’avoir fait adopter, lors de cette législature, une série de lois «très gravement injustes et qui doivent être changées». Dans la ligne de mire des évêques espagnols se trouvent notamment le mariage homosexuel et la possibilité d’adoption ouverte aux couples de même sexe, la réforme de l’enseignement de la religion dans les écoles publiques et l’introduction d’une nouvelle matière intitulée «éducation à la citoyenneté».

 


Contrairement à certains stéréotypes encore bien ancrés dans les mentalités françaises, l’Espagne de 2008 connaît actuellement sa troisième vague de sécularisation. Que le poids de l’Eglise catholique dans la société espagnole ait considérablement diminué ne fait plus aucun doute. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les mariages civils ont doublé en dix ans et ils représentent dorénavant 44 % des unions. Les enfants nés hors mariage sont de plus en plus nombreux, et les nouveau-nés recevant le sacrement du baptême sont passés de 65 % en 2001 à 57 % en 2005. Idem pour les communions et les confirmations, dont le nombre ne cesse de baisser. De façon générale, les rites catholiques n’ont plus le vent en poupe au sein de la société espagnole. Celle-ci a connu, depuis la mort de Franco, en 1975, une mutation spectaculaire. Tout au long de ces trente dernières années, l’Eglise catholique a beaucoup perdu de son pouvoir décisionnel, tout comme elle a enregistré un recul dans le domaine de l’éducation, qui avait été son pré carré pendant la période de la dictature franquiste (1939-1975).

 


L’institution ecclésiastique a également enregistré une diminution de ses fonctions sociales traditionnelles. Cette perte d’influence s’est accompagnée d’une crise des vocations ainsi que du vieillissement de son personnel. Un chiffre résume cette situation : en 2000, plus de la moitié des 22 500 paroisses d’Espagne ne possédaient plus de curé. De 8 397 séminaristes dans les années 60, on est passé au chiffre actuel de 1 736. Dorénavant, le clergé régulier compte quelque 64 000 religieux alors que le clergé séculier ne comporte que 20 000 prêtres.


L’Espagne des premières années du XXIe siècle n’échappe pas à la désaffection religieuse qui touche d’autres pays d’Europe, dont la France. Parmi les signes tangibles du recul de la pratique, on remarquera que seulement 18,5 % des Espagnols déclarent assister à la messe au moins une fois par semaine. Si l’on considère l’ensemble des données actuellement disponibles, la diminution massive du nombre de fidèles est un fait avéré même si 77 % des Espagnols se définissent comme catholiques, selon un sondage réalisé en 2007 par le Centre de recherches sociologiques, mais seulement 40 % des personnes interrogées affirment croire «fermement» en l’existence de Dieu. Cette apparente contradiction peut tenir au fait qu’une majorité d’Espagnols continue de professer un catholicisme culturel reçu en héritage mais qui ne tient plus compte des commandements de la foi. Quant aux jeunes générations, le salut ne viendra pas d’elles. 46 % des jeunes de 15 à 25 ans se définissent comme athées ou agnostiques. Seulement 10 % d’entre eux se considèrent catholiques pratiquants. Pour résumer, la religion et la culture catholiques ne cessent de perdre du terrain en Espagne.

 


C’est dans le contexte de cet indéniable déclin qu’il convient de replacer les récentes déclarations de la hiérarchie ecclésiastique tirant à boulets rouges sur un gouvernement qui n’a pourtant pas osé mettre fin à son financement par l’Etat (une réforme du mode de financement a été adoptée en 2006). José Blanco, secrétaire d’organisation du PSOE, a cependant émis l’hypothèse d’une réduction de ce financement dans le cas d’une nouvelle victoire de Zapatero. En attendant, le PSOE boit du petit-lait, toute cette polémique servant davantage ses intérêts électoraux qu’elle ne les dessert. Au-delà des turpitudes de la vie politique espagnole, il serait grand temps que l’Eglise mette de l’eau dans son vin de messe et délaisse les affaires de la cité. En outre, si le gouvernement sortant remportait les élections de mars 2008, il devrait enfin avoir le courage de renforcer la laïcité en Espagne, celle-ci n’étant que trop imparfaite pour l’instant. La laïcité en a bien besoin à l’heure où ses contempteurs donnent de la voix. On en sait aussi quelque chose de ce côté-ci des Pyrénées.

Ouvrage à paraître début mars : l’Espagne d’aujourd’hui. Politique, économie et société de Franco à Zapatero, Armand Colin.



 
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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 13:56
Dans la série  "ce que vous ne verrez jamais sur wikipedia"  et c'est pourquoi je le publie , je vous propose ici  une analyse des propos de Sarkozy sur la laïcité qu'il a tenu à Saint Jean de Latran après au Vatican. Analyse et commentaires  par Catherine Kintzler, philosophe  :


Sarkozy menace-t-il la laïcité ? Réponse de Catherine Kintzler
 
in Marianne2.fr

Le discours prononcé par le Président à Saint-Jean-de-Latran a soulevé quelques polémiques. Catherine Kintzler, philosophe et auteur de Qu'est-ce que la laïcité ? (Vrin), explique ce qui la choque dans le concept de « laïcité positive » et dans un discours qui, selon elle, lie étroitement politique et croyance.

 

Comment comprenez-vous le concept de « laïcité positive » développé par Nicolas Sarkozy lors de son discours à Saint-Jean-de-Latran ?
Catherine Kintzler : Ce terme est d'une grande habileté rhétorique. La « laïcité positive », on a l'impression que c'est la même chose que la laïcité, mais en mieux. Alors qu'en réalité, cette expression vide le concept de laïcité de son sens, puisque la définition de la laïcité est forcément négative et minimaliste. La laïcité, c'est dire qu'il n'est pas nécessaire de croire en quoi que ce soit pour fonder le lien politique. Je suis atterrée par le discours de Nicolas Sarkozy à Saint-Jean-de-Latran. Je connaissais la réflexion du citoyen Sarkozy sur ces sujets, il l'a déjà fait connaître à travers un livre, et je ne lui conteste pas le droit de penser ce qu'il veut parce que, justement, je suis laïque, mais je suis très choquée que le président des Français Sarkozy s'exprime publiquement de cette façon.

 

Qu'est-ce qui vous choque ? L'allusion aux « racines chrétiennes » de la France ?
Cette allusion accompagne une pensée développée tout au long dans le discours : l'idée que, sans croyances, il n'y a pas d'association politique. L'idée que la religiosité est diffuse et présente dans le lien politique. En gros, cela signifie : « croyez en ce que vous voulez, mais croyez en quelque chose ». Alors que la société politique laïque repose, justement, sur la forme de la non-croyance ! On se constitue comme citoyen indépendamment de ce qu'on est préalablement, aux plans religieux ou culturel. La société politique ne peut garantir la liberté d'expression que si elle est aveugle sur les croyances des citoyens et si elle s'abstient de se prononcer sur ce sujet. C'est ce que garantit d'ailleurs la loi de 1905.

 

Quel est l'enjeu de ces questions ?
Le danger, c'est le communautarisme. L'expression « laïcité positive » n'est pas sans rappeler celle de « discrimination positive ». Aujourd'hui, en France, les croyants fondent des associations, reconnues juridiquement, au travers desquelles ils s'expriment dans le débat public. C'est absolument leur droit. Mais il ne faut pas que des représentants religieux soient reconnus par la puissance publique comme des interlocuteurs politiques. Ce serait légitimer des corps intermédiaires et leurs "chefs" censés se prononcer pour une "communauté".

 

Dans son discours, Nicolas Sarkozy mentionne également ceux qui ne croient pas...
Oui mais il a des phrases terribles. Il assure que « celui qui ne croit pas ne peut soutenir en même temps qu'il ne s'interroge pas sur l'essentiel. » Comme s'il fallait être croyant pour se poser des questions métaphysiques ! Pire, il explique que « le fait spirituel est la tendance naturelle de tous les hommes à rechercher une transcendance ». De quelle « tendance naturelle » parle-t-il ? Non seulement il nie la capacité des athées ou des agnostiques à se poser des questions existentielles, mais il dénie aussi ce droit aux milliards de gens, des confucianistes aux animistes, qui ne croient pas à une transcendance ! C'est une vision très étroite et insultante.

 
Propos recueillis par Anna Borrel

Vous trouverez d'autres textes sur le site de la revue en ligne Respublica, dont un texte de Catherine Kintzler, J-M Kintzler et Marie Perret, "une virtuosité, imprécatrice, confuse ..." en réponse à un texte de  Ripostes laïques


Alithia



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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 12:42
Le discours du Chanoine Sarkozy à Rome : inadmissible atteinte à la laïcité.
undefinedLe Mammouth fréquente peu le site de l'Elysée. il est trop mal fréquenté. On risque au détour d'un couloir d'y croiser un expulseur d'enfants, une catholique intégriste voir une ex -call-girl aphone. Mais, histoire de rire (jaune), il faut s'y rendre pour relire ou ou réentendre certains discours que les médias aux ordres se dépêchent de  ne pas commenter.  On se demande pourquoi!

On a envoyé cela au Mammouth : "Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s'il est important qu'il s'en approche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance".

Pour trouver l'intégralité de ce grand moment de trahison républicaine allez là :

Allocution de M. le Président de la République dans la salle de la signature du Palais de Latran

Plus que résister il va falloir se révolter!


recopié depuis  Le Mammouth Manchois Enervé 
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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 13:15
Dans la série "ce que vous ne verrez jamais sur wikipedia" et "ne comptez pas sur elle pour vous donner ce genre d'information"  :   faits, problèmes et objectifs quant à la laïcité à l'Université. Le voile islamique, comme tout signe religieux ostensible, devrait-il y être interdit, à l'instar de ce qu'il en est à l'école ? 


mont-ste-helene.jpg


voir ici l'article

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