Le dénommé Hortefeux, ministre de son état, semble ignorer la loi qui établit que le fait de contester publiquement les décisions de Justice est un délit.
Par ses commentaires faisant suite à une décision de justice condamant des policiers reconnus coupables Hortefeux se met en contradiction avec la loi. L'article 434-25 du Code Pénal stipule:
"Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance est puni de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende. "
Ce faisant, il ne fait qu'affaiblir les institutions, la Justice qu'il conteste, l'Etat car cette contestation est proférée au mépris de la séparation des pouvoirs, et la Police qu'il ne grandit pas en soutenant certains de ses membres aux comportements délictueux, reconnus coupables de fautes graves.
De plus les policiers qui se sont autorisés à manifester en tenue et en armes devant le Tribunal -et qui, une fois encore ont reçu l'appui du même ministre- se sont mis en contradiction avec la loi qui établit les conditions de la participation délictueuse à un attroupement. dans le chapitre du Code Pénal concernant les atteintes à l'autorité de l'Etat, selon l'article 431-5 :
" Le fait de participer à un attroupement en étant porteur d'une arme est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende."
Les policiers ne peuvent manifester qu'en civil, en tant que citoyens et non es qualité. Comme tout citoyen, ils doivent respecter les lois et la Justice. Et en tant que policiers ils devraient donner l'exemple pour être respectés.
Face aux déclarations irresponsables d'Hortefeux, François Fillon s'est cru obligé de rappeler en contrepoint que, les policiers ayant commis "des actes injustifiables", «l’honneur de la police» exige «un comportement exemplaire».
Il a lui a fallu rappeler que «Le respect dû à la justice est un des fondements de l’Etat, la justice ayant elle-même le devoir d’assurer la cohérence de la chaîne pénale tout entière». «Qui profite de cet affaiblissement de l’Etat? Certainement pas les magistrats, certainement pas les policiers et encore moins les citoyens; les seuls bénéficiaires sont les criminels et les délinquants!»
Les écarts réitérés du ministre Hortefeux, couvrant les fautes de policiers qui se comportent comme les délinquants qu'ils ont pour responsabilité d'arrêter, sont inédits en République. Chacun sait que ce ministre est un proche de Sarkozy qui laisse tenir de tels propos, équivalant à un soutien. C'est dire si l'actuel Président est prêt à tout pour concurrencer le FN sur son propre terrain, à des fins électoralistes, croit-il, alors qu'il ne fait que le renforcer ce faisant.
Le Monde du 14 décembre commente : " Ancien ministre de l'intérieur, le chef de l'Etat joue depuis longtemps sur cette corde-là. Lui et Brice Hortefeux, son ami de toujours, sont d'autant plus enclins à surenchérir que leur bilan "sécurité" est décevant. Inquiets de la résurrection du Front national, ils ne se bornent plus à dénoncer la prétendue indulgence des magistrats. Ils encouragent les policiers à descendre dans la rue pour faire – c'est un précédent – le siège des tribunaux."