Quelque chose de pourri dans la République française : pour l'ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstad, le débat sur l'identité nationale «a remis les thématiques d'extrême droite au premier plan».
L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt estime que le débat sur l'identité nationale montre qu'il «y a décidément quelque chose de pourri en République française», devenue «source d'accablement pour ses amis», dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde car c'est moins l'islam qui pose problème, que le chômage et les problèmes sociaux, selon lui. Mais ces faux débats aux relents nationalistes n'auraient-ils pas pour fonction, précisément, de cacher les vrais problèmes se demandera-t-on après les réflexions proposées par cet ancien Premier ministre .
Nos voisins belges qui nous veulent du bien voient sans doute le fond des choses avec plus d'acuité que ceux qui nous gouvernent, grâce au recul que permet la distance.
Voici ce qu'écrit celui qui est le chef du groupe libéral au Parlement européen, rappelant la France à son histoire et lui souhaitant de plus hautes ambitions :
«Pour ses voisins, la France a souvent été un modèle d'inspiration et d'admiration (...). Elle est source d'accablement pour ses amis, qui la voient se perdre dans une polémique stérile sur l'identité nationale».
«L'opportunité politicienne de ce débat, sa conduite hésitante et ses finalités floues donnent en effet l'impression désastreuse que la France a peur d'elle-même. Il y a décidément quelque chose de pourri en République française».
L'ancien Premier ministre critique un débat qui «a remis les thématiques d'extrême droite au premier plan». Il considère que les discussions «de sous-préfecture» organisées par le gouvernement et le site internet du ministère de l'Immigration et de l'identité nationale sont devenues «un défouloir au remugle vichyste».
Si «tous les pays ont des problèmes d'immigration», Guy Verhofstadt estime néanmoins que «c'est moins l'islam qui pose problème que le manque de formation et le chômage».
Et puis encore :
«De la France qu'on aime et dont on a besoin, on attend des idées, des projets, et non pas le repli identitaire d'une vieille nation frileuse, plus occupée à ressasser les échecs du passé qu'à préparer ses succès de demain».
«Le légitime respect dont jouit toujours la France hors de ses frontières est un gage de reconnaissance précieux et un point d'appui pour redonner confiance aux Français. Un peuple confiant trouvera sa place dans l'Europe et le monde. Et ses gouvernants seraient bien inspirés d'en prendre conscience».
Merci à Sarkozy et Besson pour donner une telle image de la France. Ils seraient bien inspirés, en effet, d'écouter les sages conseils d'hommes politiques plus grands qu'eux et n'ayant pas cette courte vue qu'ont nos représentants, plus politiciens qu'hommes politiques .