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Observatoire

  • : wikipedia ou le mythe de la neutralité
  • : observatoire de wikipedia qui se prétend une encyclopédie, sans spécialistes ni vérification d'experts, chacun peut écrire ce qu'il veut sous anonymat : une pseudo-encyclopédie où prospèrent la propagande et l'irrationnel. Blog de réflexion sur la culture
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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.

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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 17:32
Wikipedia appartient à un courant très actuel, venu des Etats-Unis, mais loin d'être absent en Europe : mépris et haine de la pensée, dont le populisme qui triomphe en politique est son logique complément et son meilleur compagnon.

Qu' advient-il de la culture, de la vie intellectuelle, et de tout le domaine des Humanités, des Lettres et des sciences humaines, plus particulièrement ? Qu'arrive-t-il aux individus qui en sont les porteurs , les pilers et les relais ? Un vent de crise souffle sur la vie de l'esprit.




Un article dans Libération rend compte d'un livre important qui dénonce cette haine de la pensée, cette  haine de la théorie qui sévisssent dans notre civilisation,
et qui ruine en particulier les universités avec cette désastreuse idéologie de l'évaluation passant les idées à la moulinette de la mesure quantitative, -méthode et idéologie souvent dénoncées ici-, et avec elles la culture toute entière. Cette tendance, venue des Etats-unis en l'occurrence (ce dont traite cet ouvrage) se trouve être une tendance lourde oeuvrant à la destriction de la vie intellectuelle et de la création. Venue des Etats-Unis,  comme wikipedia qui en est un des symptômes majeurs et une des prologations les plus populaires et sans doute assez ravageuse parmi les procédés d'arasement de la culture et d'insidieuses inflitrations d'idées non seulement fausses et bêtes mais dangereuses.



N.B. l'expression
"venue des Etats-unis" marque en l'occurrence qu'il faut l'entendre comme un signe avant-coureur, soit les Etats-Unis, en tant qu'ils nous précèdent. Signe donc il faut être attentif, surtout lorsqu'il est manifestement à entendre comme un signal de danger.



L'article traite de la haine de la théorie comme phénomène de civilisation qui mérite d'être dénoncé


Au sujet de "La fabrication des sciences humaines" par CLindsay Waters dont rend compte  l'article d'ÉRIC AESCHIMANN : Lindsay Waters L'Eclipse du savoir Traduit de l'anglais par Jean-Jacques Courtine, ed. Allia.


 

«Abstenez-vous de juger de peur de l'être», «la guerre menée contre ce qui est jeune et nouveau pourrait avoir pour slogan : "Faites profil bas"», «la critique la plus dévastatrice que l'on puisse adresser à un chercheur est qu'il a de "grandes idées".» Voilà quelques-uns des apophtegmes que la situation actuelle des humanities (sciences humaines américaines) inspire à Lindsay Waters. Aussi mordant que dépourvu du moindre soupçon de ressentiment ou de nostalgie, son essai dresse le tableau d'une pensée contemporaine agonisante à force d'être passée aux moulinets de l'évaluation bureaucratique, de l'amour de la servitude, de la haine de la théorie.



«Montagnes».


Lindsay Waters dirige le département «sciences humaines» des presses universitaires de Harvard. Il n'est pas le plus mal placé pour décrire le symptôme le plus visible - quoique paradoxal - de l'évolution en cours : l'inflation éditoriale. Jamais on n'aura publié autant d'articles dans les revues spécialisées, autant d'ouvrages savants. «Des montagnes de livres que personne n'aime ni ne lit.» «Lire un article ? Quelle idée vieillotte ! Quelle conception médiévale !» Dans les universités américaines (de plus en plus en France grâce aux réformes en cours), «publier» vise d'abord à décrocher une titularisation. Dans les commissions universitaires, par souci d'objectivité, on va lister, quantifier, mais non plus lire : chez ces gens-là, monsieur, on compte. «Nous nous sommes d'une certaine manière débarrassés du processus d'évaluation de nos collègues au profit de ces revues d'élite», constate un professeur cité par Waters. Qui demande : «A-t-on affaire à une contribution au savoir, si   personne ne la lit ?»



De ce point de départ, de ce bout de ficelle administrative, Waters déroule toute la pelote de la «crise du jugement» où s'abîme la pensée contemporaine. Le jugement, rappelle-t-il, est  «l'exercice d'une liberté responsable», qui engage entièrement le sujet, tout autant que penser est «quelque chose qu'il faut accomplir par soi-même». «Quand des départements [universitaires] et des administrateurs font appel à des experts extérieurs, ils se dérobent à la tâche de prendre une libre décision.» Et si les «administrés», en l'occurrence professeurs et chercheurs, se plient à la nouvelle règle du jeu, c'est parce qu'«il y a bien trop de gens dans ce pays qui adorent êtres dirigés». La Boétie, made in America.



 

A travers le cas de l'université américaine, c'est la normalisation des années 80 qui est une nouvelle fois décrite, l'histoire de cette «chape de plomb» imposée par «un certain nombre d'universitaires [...] devenus les architectes du régime», esprits faussement rebelles qui, «célébrant leur apostasie», ne cessent de «dénoncer les espoirs insensés qu'ils avaient entretenus dans leur jeune âge, lorsqu'ils croyaient que les idées nouvelles qu'ils tentaient de faire naître pourraient changer la nature du savoir». «Notre époque - comme bien d'autres avant elle - est le théâtre d'une guerre brutale mais silencieuse des plus âgés contre les plus jeunes.» Aux aspirants universitaires, la génération installée murmure : «Vous qui entrez ici, renoncez à toute espérance», à l'espoir que «quelque chose de nouveau apparaisse», n'oubliez pas que «le temps des révolutions scientifiques est fini». Bref, renoncez à la théorie. Mais, pour Waters, bien au contraire, «faire le choix de la théorie, c'est faire le choix de la vie plutôt que la mort», car «la théorie est ce qui surgit lorsque notre manière de construire le monde se heurte au monde».



«Erreur».

 

Conclusion à l'usage des générations nouvelles : «La curiosité est un vilain défaut, qui vous sera fatal. Cela risque de vous empêcher de devenir titulaire. Le bon professionnel se reconnaît à ses vertus : myopie, enfermement. Si vous avez en tête l'idée que l'universitaire devrait être un intellectuel, vous faites grandement erreur. Le chercheur idéal creuse son trou dans son petit domaine et ne prête aucune attention à tout ce qui peut bien passer au royaume des œuvres et des idées.» Universitaires ou non-universitaires, nous voilà prévenus.


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