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Observatoire

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  • alithia
  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 22:42

Doutes à propos de Michel Serres, surtout lorsqu'il vante wikipedia


auvergne.jpg

David Monniaux ironise car j'ai mis en doute les qualités de Michel Serres, le seul intellectuel à faire l'apologie de wk. dont j'ai dit qu'il n'était en rien philosophe ce faisant. [ voir :
sur France-info Michel Serres fait de la pub pour wikipedia. ; La non-pensée de Michel Serres versus une analyse de wikipedia ]

 

 

David Monniaux m'écrit :

 

« Décidément, vous devez être bien savante pour juger tant de monde et les classer parmi les gens incapable de penser. Au moins suis-je en bonne compagnie (Michel Serres et d'autres encore). Nous pourrons nous organiser des petites sauteries entre universitaires de la non-pensée, ce sera sans doute très guindé. »

 


 

Ma réponse :

 


 

Michel Serres n'est pas reconnu comme philosophe, par les philosophes : il n'a jamais pu enseigner au département de philo, mais en histoire, ce qu'il a toujours déploré, pour ne pas dire plus. Il en a gardé une rancune tenace contre les philosophes qui ne l'ont pas admis comme leur paair (malgré son travail, le seul défendable philosophiquement, paru dans la série des "Hermès") Il n'a jamais eu de reconnaissance de l'Université, où il n'a enseigné que sporadiquement, avant de partir pour les Etats-Unis, et dans le département d'histoire, quelques cours qui ne lui ont pas attiré les honneurs qu'il souhaitait.

La non-reconnaissance par les philophes.
Son travail sur Leibniz est peu apprécié des philosophes, et passablement critiqué par les leibniziens qui font référence. Celui sur Lucrèce est considéré comme peu rigoureux, et il est très contesté.

C'est un écrivain brillant, et médiatique depuis qu'il a été élu à l'Académie française, mais comme pour Voltaire, si on peut lui reconnaître un talent d'écrivain il n'en va pas de même pour la philosophie. Il n'a inventé aucun concept, et n'a encore moins développé une pensée digne de ce nom. Il n'a aucun disciple (ce qui est un critère en philosophie) et ce qu'il écrit sur la technique n'est que du sous-sous-Heidegger, dont il tire des conclusions contraires, de manière passablement contradictoire. Quant à ce qu'il raconte depuis quelques années, on le considère avec un sourire indulgent chez les philosophes. Et c'est un euphémisme. Un vrai talent d'écrivain, mis au service d'une pensée qui semble avoir sombré, si l'on suit son parcours et lit les propos qu'il tient aujourd'hui. Affligeants.

Il se permet de soutenir que les plus grands sont nuls, aussi bien philosophes et épistémologues, que les scientifiques qui ne réfléchissent pas : tous ? Cela est tellement caricatural, que cela ne mérite même pas un mot de réfutation.

On reste seulement pantois devant de tels propos, indignes de quiconque, a fortiori s'il se dit philosophe.


Alors soutenir, c
omme je le fais, que Michel Serres n'est pas crédible lorsqu'il vante wikipedia, et que son avis ne vaut rien,  n'est qu'un jugement fondé qui a pris la mesure de la bourde, et non une bizarrerie d'une personne inconsciente et bien légère, contrairement à ce que croit David Monniaux. En attendant les petites sauteries ... entre universitaires que les philosophes ont osé critiquer.

A propos de cette position invraisemblable de Michel Serres voir ceci



Alithia

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commentaires

T
j'ai connu Michel Serres lorsqu'il enseignait à la Sorbonne au département d'histoire. A l'époque, j'étais admiratif de sa démarche encyclopédique et de son intérêt pour ce phénomène moderne de la communication. J'avoue que ce qu'il est devenu à partir de son entrée à l'Académie Française ne m'intéresse plus du tout. Critique des philosophes classiques, mais aussi de la plupart des philosophes contemporains, ( sans parler de ses collègues: Canguilhem, Althusser...),Michel Serres est l'homme qui peut dire aujourd'hui que "l'Université est morte". Voir ce lien: http://www.cndp.fr/magphilo/philo12/entretien.htm, ou encore que tout est à repenser. ( dans un entretien dans l'Humanité je ne me rappelle plus où)La belle affaire, le monde a changé, tout est à repenser, et Michel Serres, que fait-il? il se borne à ce simple constat.La pensée de Michel Serres? Où est-elle ?J'ai pour ma part renoncé à la chercher. En revanche, pour comprendre sa démarche, une piste: son obsession de la guerre ( voir son concept de thanatocratie.
Répondre
A
<br /> <br /> merci du lien. Cette interview est sidérante : prôner Bergson contre Bachelard, Canguilhem et les plus grands épistémologues pour dire qu'ils sont ignorants et nuls [il faut tout de même oser dire qu'ils ne connaissaient rien à la physique ni à la biologie contemporaine !] etc... pas comme lui n'est-ce pas , qui en sait davantage. Et cela pour se faire mousser, parce qu'en vérité selon Serres, tous les scientifiques, tous les philosophes sont nuls, car ils n'ont pas eu ses intuitions (je ne dirais pas idées). François Jacob, J-M Levy-Leblond, Cohen Tannoudji, J-P Dupuy, A. Langaney, Koyré, Cavaillès, Blanché, Desanti, etc. : des inconnus pour M Serres. Sans intérêt. Lui seul est intéressant et parle de vrais sujets. Lui, le 1° aurait relevé la question de la maîtrise par la science . Bien sûr.Et lui, + malin, ne se contente pas de dénoncer un désir de maîtrise, mais propose la "maîtrise de la maîtrise". Ce qui ne veut strictement rien dire, et montre néanmoins qu'il est en plein dans la maîtrise.Mais, tous sont discrédités, passés à la moulinnette de M.S. qui tente de faire croire que lui seul a compris (quoi ? on ne sait pas) que lui seul est intelligent, contre l'université qui, toute entière ne vaut rien (car elle ne l'a pas reconnu : règlement de comptes). Et d'ailleurs tout cela est fini, car d'une part aujourd'hui l'étudiant en sait plus que le professeur, (l'université, c'est fini ; le professeur est un vieux barbon qui retarde, par rapport à l'étudiant en jean) et d'autre part et de plus, tout ce qui se pense et s'écrit est vain et sans intérêt, en science comme en philo. La science, parce que spécialisée, la philo parce que soi-disant, elle ignorerait les sciences . C'est pourquoi "il faut tout repenser" . Mais que ne le fait-il ? au lieu de se lancer dans de pures proclamations après avoir enfilé des perles et des lieux communs, les plus plats , pour dire en substance que rien, ni de la science , ni de la philosophie, ne valent une heure de peine, hormis les écrits de Michel Serres, bien entendu, qui remettent en question l'ensemble de la tradition, pour écrire à la place un "grand récit" (!).Un vrai roman, en effet, qui n'épate que ceux qui veulent bien l'être. (apparement pas grand monde ; on chercherait en vain un seul auteur ayant écrit sur Michel Serres, même dans la dernière des feuilles de chou. Il semble que ce ne sont pas les foules enthousiastes qui s'y intéressent, pas même les critiques des journaux : rien, absolument rien ne s'écrit sur Michel Serres)Pour notre optimiste de profession -il le reconnaît lui-même- toutes les techniques qui aujourd'hui révolutionnent la vie sont extraordinaires par le seul fait qu'elles révolutionnent la vie. Et M.Serres nous prédit un avenir radieux grâce à elles et contre tous les doutes, interrogations, craintes et surtout réflexions et pensées : un avenir extraordinaire nous est promis, qui commence par la disparition de l'école, des professeurs, des experts et des savants , car grâce aux nouvelles technologies on pourra se passer , enfin, de tous ces parasites qui coûtent si cher. Internet c'est d'abord une formation beaucoup moins coûteuse (dit-il explicitement) .Tiens, tiens, j'en connais que cela devrait intéresser. M.S. le héraut du capitalisme sans limites, franchissant les barrières humaines que l'on supposait être une composante essentielle de l'enseignement. Mais alors, que d'économies en perspective ! Voilà le genre de bonnes nouvelles que nous apporte le prophète M.S. Parlez-en vite au Ministre du budget. D'après M.Serres tout le monde est plus savant que le moindre expert, et vaut mieux qu'un professeur, un philosophe, un scientifique, confit dans sa pensée poussiéreuse, et d'ailleurs sa concierge est autant épistémologue que lui. Et réciproquement, cher Michel, et réciproquemment ![où l'on comprend par là que M. Serres entend par épistémologie, écologie, ce qui est encore assez ahurissant. Ne connaît-il donc pas le sens des mots ? Et l'on comprend également qu'il n'est en rien épistémologue -l'épistémologie étant la pensée de la science- mais un enthousiaste de l'invention technique. Ce qui n'a simplement rien à voir avec l'épistémologie, d'une part, (càd. ne permet pas de comprendre le processus de constitution des théories scientifiques). Et que,d'autre part, cet enthousiasme comprendrait peut-être une composante écologique , d'après ce qu'il proclame du moins, mais dont on chercherait cependant en vain les fondements théoriques. Car il me semble qu'il y a tout simplement une incompatibilité entre une politique écologique et un enthousiasme débridé pour l'invention technique. Cette dernière n'est nullement pensée. Tout au contraire, on n'a affaire qu'à une profession de foi de M.S.]Et il faut citer cette proposition ahurissante encore tant elle est significative, car il faut oser proférer "embrasser les sciences d’un seul coup, c’est devenu désormais chose facile", (qu'une petite fille de 8 ans peut faire, mieux peut-être qu'un prix Nobel dit-il, pour qu'il n'y ait pas de doute). Mais quelle conception de la science est-ce là ? Le grand roman encore, de Michel Serres, qui témoigne de ce qu'il croit que l'on connaît la science dès lors qu'on a vaguement entendu parler du Big Bang et de l'apparition de la vie sur terre. Tout savoir est facile, du moment qu'on a quelques repères vagues qui constituent le grand roman. Curieuse conception de la science. Et c'est le même qui se moque des grands philosophes des sciences et épistémologues, que furent Bachelard et Canguilhem !Sa vision se résume à ceci qui ne laisse aucun doute quant à ses croyances : "Il faudra enseigner dorénavant à partir du Grand Récit : il y a maintenant une nouvelle conception globale de la science, ça vaut le coup de partir de là. Et comment enseigner ? Eh bien à partir des nouvelles technologies, il n’y a pas de doute là-dessus. " Et " j’ai fait un rapport au gouvernement sur l’enseignement à distance, et je crois vraiment que c’est cette forme d’enseignement qui va tout changer."Enseigner le roman de la science (roman an-épistémologique) grâce aux technologies nouvelles, qui permettront la disparition des professeurs et de l'université. Où est la pensée dans ce roman de la science ? Où est la pensée quant à ce projet éducatif ? C'est la seule chose qui manque.Je comprends qu'il aime wk et les wkpdiens par conséquent, puisqu'il aime les généralités vides, la prestidigitation et la prophétie qui ne coûte pas cher... sauf aux futures victimes de ce genre de politique de l'éducation. <br />